Par Bruno
J'aime beaucoup Ben Nevis. Non pas parce qu'elle est située à proximité du plus haut sommet d'Ecosse et même du royaume uni (1344 mètres), ni parce qu'elle est la propriété de Nikka depuis 1989 (50% de sa production de 2 millions de LAP par an est destinée aux blends de Nikka), encore moins parce qu'elle a un blend qui porte le même nom que son single malt le plus populaire, le Ben Nevis 10 ans (excellent au demeurant) mais à cause de son directeur Colin Ross qui occupe ce poste depuis 1983. Il est très attaché aux traditions, à la distillation à l'ancienne et peste contre : "des changements qui ont été adoptés à la sauvette, qui non seulement détruisent les métiers du whisky, mais ruinent aussi, à mon avis (et au mien aussi !), la qualité de l'eau de vie produite par chaque distillerie". Elle produit dans de vieux alambics un alcool lourd, gras, huileux, légèrement soufré mais très riche. Elle est l'une des très rare distilleries à utiliser des levures de bière qui donnent plus de caractère à l'eau de vie au détriment d'un rendement plus faible que les levures de distillerie. Elle produit un peu de jus tourbé (commercialisé sous le nom de MacDonald's traditional Ben Nevis (en honneur du fondateur, en 1825, de la distillerie : (Long) John MacDonald), un NAS). C'est à partir de ce jus tourbé (distillé en 2004) qu'Hidden Spirits, un jeune embouteilleur indépendant (2013) italien, dirigé par Andrea Ferrari a acquis un fût (BN417) qu'il a commercialisé en 2017 à 13 ans d'âge et à degré naturel (sans filtration, ni caramel). Repéré par un franco sicilien, Salvatore Mannino de la maison du whisky, il est commercialisé en France au prix de 135 euros.
Nez : Le nez est puissant et révèle une tourbe médicinale, chimique, pétrolière qui n'est pas sans rappeler les couilles du pape, surnom parfois donné à la scamorza fumée (autre appellation : cacciocavallo), accompagné de cédrat, de réglisse.
Bouche : La bouche varie au fur et à mesure de l'ajout d'eau qui m'est nécessaire pour distinguer les arômes, mais cela reste excellent sans cet ajout. Toujours cette tourbe médicinale (chimique), acre et minérale, avec des notes de kiwi, pomme, citron, banane, vanille.
Finale : La finale est plus proche du brûlé, pneu brûlé, corde goudronnée, suie, acre, amertume.
Commentaires : L'alcool est parfaitement intégré. C'est une tourbe non organique, assez particulière Ledaig-like je dirais. Moi, j'adore. Mais bon vous êtes prévenu. A priori c'est pas pour votre dame. C’est du brutal. Note faite sans que le jus ait vraiment eu le temps de respirer, et sur deux dégustations. A mon sens il ne peut que s'améliorer au fur et à mesure que la bouteille se vide.
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