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Balvenie 12 ans, Single Barrel, OB, 47.8%


Par Bruno

Je n'aime pas The Balvenie (parfois surnommée Bad Penny) à cause de son marketing que Dominic Roskrow a résumé dans une formule : "Balvenie c'est le Jack Daniel's d'Ecosse : une grande distillerie de whisky de malt ayant réussi à se faire passer aux yeux du monde du whisky pour un établissement modeste produisant artisanalement ses malts par petites cuvées".

Déjà elle appartient à William Grant & Sons (Alisa Bay, Balvenie, Glenfiddich, Kininvie, plus une joint venture avec Edrington pour créer Highland distillers (Macallan, Highland Park)) et serait une des rares distilleries à être restée familiale. Comme si je vous disais que Peugeot est toujours une entreprise familiale (ok, la famille détient 14% du capital). Et sa pub est très limite : elle malterait son orge. En fait, elle malte une petite partie de son orge (15%) ce qui permet de faire admirer aux visiteurs des ouvriers au travail sur son aire de maltage. Disneyland n'est pas loin. Elle a sa propre tonnellerie. D'une part c'est une ressource commune avec sa voisine Glenfiddich, et d'autre part elle est là encore anecdotique.

Enfin son usage immodéré du terme "craft" (artisan) est une injure faite à l'artisanat. C'est vrai que c'est mode et tendance, mais bon, il faut fusiller les marketeurs, ou les pendre puisqu'on est au Royaume Uni. Dominic Roskrow enfonce la clou à la page suivante (64) de son excellent "les 750 meilleurs whisky du monde" (un titre à chier, on est d'accord) Gründ éditeur : "Balvenie est pour les amateurs de whisky ce que Harry Potter représente pour les cinéphiles : sa réussite est respectée, on reconnaît ses qualités et l'on va même jusqu'à concéder qu'il a joué un rôle de premier plan en attirant des milliers de nouveaux venus (...). Mais, malgré tout il ne passionne pas les vrais amateurs, n'est-ce pas ?".

Le jus dont je vous cause est un single cask fort bien noté (96.5 chez Murray, 88 chez Jackson, 87-88 chez Mald et Vingtier, 87 sur whiskyfun). Le souci c'est que ni Jackson ni Mald & Vingtier ne précisent le numéro du fût, alors que sur whiskybase la note yoyote entre 82 et 90 suivant le numéro du fût, même si la notation de WB n'est pas très fiable, et d’ailleurs aucune notation n'est très fiable. Les flaveurs vont dépendre de la qualité du distillat et du fût. S'agissant d'un single cask toujours embouteillé à 47.8% on ne va pas reprocher au master blender un mélange moins bien fait.

Cela étant, c'est pas mauvais et souvent bon, voire très bon ! Mais cela varie, pour avoir exactement le même whisky que celui décrit dans une note de dégustation il faut se référer au numéro du fût inscrit (soit disant à la main) sur l'étiquette de la bouteille.

Nez : Le nez, boisé, est un mélange de Malabar enveloppé dans du sucre glace, avec des oranges trempées dans du miel, de l'orge et du chêne.

Bouche : La bouche est fruitée : un dessert d'abricots à la crème anglaise avec un soupçon de réglisse.

Finale : La finale (boisée) est longue et mielleuse avec du chêne.

Commentaires : Le tout est élégant, fort bon, peu évolutif avec dilution, par contre le flacon s'enrichit avec l'oxydation. Ce n’est pas du tout complexe, pas de variation dans le verre : un peu ennuyeux. Ça n’appelle pas à la réflexion.

Note : pour ce fût 85, d'autres flacons que j'ai bu méritaient plus un 88 et un était une catastrophe en dessous de 80.


 85/100 


FICHE TECHNIQUE
Catégorie : Single Malt
Région : Speyside
Distillerie : Balvenie
Embouteilleur : distillerie
Série : single barrel
Age : 12 ans
Titrage : 47.8%
Fût : first fill bourbon
Nombre de bouteilles : pas plus de 300
N° fût : 5876
Prix : Autour des 70 euros 
Distributeur pour la france : Lixir

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